Trois semaines à Sarajevo

par | 28 Sep 2015 | Bosnie-Herzégovine

Sarajevo. C’est un jour de septembre 2012 que, pour la première fois, j’ai pris le train en direction de cette ville qui habitait mon imaginaire. Sarajevo, une ville aux sonorités rondes et chaudes, décrite comme le carrefour entre l’Occident et l’Orient, à l’histoire mouvementée, ayant connu le plus long siège de l’histoire de la guerre moderne dans les années 90.

Vue sur Sarajevo depuis la tour Avaz. Trois semaines à Sarajevo

Venir

Sarajevo ! Comme un appel pressant qui m’a fait monter dans un train et traverser les Balkans pour te rejoindre. Sarajevo ! Comme un sentiment de paix quand je suis arrivée et que j’ai marché pour la première fois dans tes rues et ruelles, sur tes avenues, malgré les traces encore visibles de la guerre. Comme un sentiment de bien-être quand je me suis assise en terrasse pour boire un café et observer la foule flâner. Sarajevo ! Tu as charmé mes papilles avec la découverte des ćevapi. Alors, quand je t’ai quittée, je me suis promis de revenir plus longtemps pour tenter de comprendre pourquoi je m’étais sentie si bien chez toi.

Et revenir

Trois ans plus tard, je suis revenue. Et j’y suis restée trois semaines. L’occasion s’est présentée à Joël de travailler dans le service des ambulances de Sarajevo. Une immersion 7j/7 dans la vie et l’intimité des sarajéviens. Pour ma part, j’ai arpenté les rues de la ville avec Sacha, nous nous sommes parfois perdus, nous avons pris les vieux tramways, nous avons vu la ville d’en haut depuis différents points de vue, nous sommes allés là où les familles sortent le week-end, nous avons testé quelques adresses et avons pris nos habitudes dans les commerces du quartier, nous avons un peu mieux pu ressentir son atmosphère et son souffle.

Les joueurs d'échecs. Trois semaines à Sarajevo

Malta

Nous avions loué un appartement à Novo Sarajevo, dans le quartier Malta, à quelques minutes en tram du centre-ville. Nous devions être proches du service où Joël allait travailler et nous avions envie de vivre dans un quartier pas touristique. Un grand appartement très lumineux, propre et confortable dans un immeuble de l’époque communiste assez froid. Dans une rue parallèle à la Sniper Alley. Tous les immeubles autour de cette tristement célèbre avenue, mis à part les nouvelles constructions, sont peu avenants et souvent délabrés alors que des gens y vivent et que les appartements paraissent pour certains très agréables. J’ai aimé ce quartier. Nous y avons trouvé nos petites habitudes : la boulangerie, l’épicerie, le supermarché, les restaurants, le traiteur, les buralistes où nous achetions nos billets de tram et les glaçons, les cafés, les bars … Nous aimions prendre les vieux trams pour nous déplacer ou le trolley bus. Ce quartier est vraiment bien situé et très agréable à vivre. Loin de l’agitation du centre et du cœur historique mais, il permet de s’y rendre en moins de 15 minutes en tram ou 1h à pied. Les prix des restaurants sont également moins élevés qu’au centre et on y teste des adresses essentiellement visitées par des locaux. Certes, ce quartier n’est pas beau, il n’a aucun intérêt historique ou culturel. Mais il permet d’avoir un autre regard sur Sarajevo, un regard sur le Novo Sarajevo, loin des circuits traditionnels dans la ville.

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Pendant le mois du Ramadan

Nous sommes arrivés en juin, quelques jours avant le Ramadan. Comme vous le savez, une partie de la population de Bosnie-Herzégovine est musulmane. Et Sarajevo est à majorité bosniaque. Il règne alors dans la ville une ambiance toute particulière et un peu magique. Les rues du centre historique sont plus calmes, les queues dans les boulangeries en fin de journée interminables, les restaurants très animés le soir tombé et les rues illuminées. Et puis, surtout, il y a ce fameux coup de canon, tiré depuis la Zuta Tabija (forteresse jaune), chaque jour, pour annoncer la rupture du jeûne. Alors, les minarets s’illuminent et les voix des muezzins s’élèvent au travers de la ville. Même si nous n’avons pas assisté au coup de canon, nous l’avons entendu à plusieurs reprises et avons pu assister à ce spectacle quelque peu magique. La tradition du coup de canon depuis la Zuta Tabija remonte à la fin de l’époque ottomane, au 19e siècle. Interdite durant la période communiste, elle a été réintroduite en 1997, deux ans après la fin du conflit. Vivre le ramadan à Sarajevo est une expérience singulière, peu contraignante pour les non-musulmans. En effet, toutes les boulangeries, tous les restaurants, tous les vendeurs de glaces sont ouverts et l’on peut ouvertement manger dans la rue. Seul inconvénient, les restaurants sont complets dès que le coup de canon a retenti. Joël, par contre, travaillant avec des équipes musulmanes, s’est retrouvé à faire le jeûne avec eux.

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Un côté vintage

Entourée par les montagnes, Sarajevo s’étend de tout son long dans la vallée. Elle s’est construite le long de la Miljacka et sur les flancs des collines et s’étire jusqu’à Ilidža. Nous avons aimé découvrir les différents quartiers, les parcourir à pieds, flâner comme les sarajéviens sur Ferhadija en mangeant une glace et descendre jusqu’à Baščaršija et nous perdre dans ses ruelles d’un autre temps.

Le long de la Miljacka. Trois semaines à Sarajevo

Chaque jour, nous nous réjouissions de prendre les vieux trams de Sarajevo. Aucun tram moderne, ils semblent tous dater d’avant la guerre et bien plus encore. Les rails ne sont plus très droits ni très stables. Mais les trams roulent encore et souvent. Pas besoin d’avoir une voiture à Sarajevo. Pour rejoindre le centre, il suffit d’attendre le tram cinq minutes tout au plus. Six lignes seulement, dont la principale part d’Ilidža et rejoint Baščaršija en faisant une boucle. Les trams de Sarajevo ont été mis en service en 1885, en traction hippomobile, en phase de test avant leur installation à Vienne. Le premier tramway électrique circulera en 1895. Ce que j’aime en prenant chaque jour le tram, à des heures différentes, c’est ressentir le rythme de la ville. C’est aussi observer les gens. Croiser leur regard. Leur sourire. Les remercier pour la place qu’ils nous cèdent. Que je sois en Belgique ou ailleurs, j’essaye toujours de privilégier le tram. Peut-être parce qu’il y a un peu de train dans le tram ? Peut-être parce que les voyageurs ne sont pas les mêmes ? Peut-être… Enfin, autre particularité à Sarajevo, de vieux, très vieux, trolley bus. Dès qu’il les a vus, Sacha a voulu en prendre un. Encore une fois, en montant dans un de ces bus, j’ai eu la sensation de revenir des années en arrière. Comme quand je prenais le bus avec ma maman pour aller à l’école primaire. J’aime l’idée que les « vieilles » machines ne soient pas remplacées au nom de la modernité alors qu’elles roulent encore parfaitement. Elles sont belles et donnent un aspect vintage à la ville. N’est-ce pas là le sommet de la modernité ?

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Et puis, et puis, il y a la gare, l’immense gare de Sarajevo. Une gare hors norme pour accueillir deux trains par jour. Si en 2012, il y avait encore des lignes vers Belgrade ou Budapest. Désormais, il ne reste plus que la ligne Mostar – Zagreb. Cette grande gare, sur cette vaste place, avec quelques cafés, semble presque abandonnée. Un seul guichet ouvert où l’on fait encore les billets à la main. Que c’est triste une gare sans trains. Que c’est triste une gare sans passagers. Que c’est triste une gare sans vie. Construite pour accueillir les nombreux visiteurs des Jeux Olympiques d’hiver de 1984, elle est désormais presque inutile ! Les trains sont délaissés au profit des bus. Comme partout d’ailleurs !

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L’Histoire partout

Une chose encore qui m’a frappée lors de nos balades en ville : ce mélange de reconstruction, de modernité, de passé et de témoignages. Ce mélange d’architectures qui raconte l’histoire agitée du pays occupé d’abord par les Ottomans et puis par l’Empire Austro-Hongrois, ensuite changement de régime avec Tito, la guerre qui marque la fin de l’union de l’Ex-Yougoslavie et enfin la reconstruction moderne d’après-guerre. Dans les rues, se côtoient donc bâtiments en ruines, nouvelles constructions, centres commerciaux ultra-modernes, vieilles maisons brinquebalantes, anciennes mosquées ou églises parfaitement rénovées, belles façades du 19e s., immeubles de l’époque communiste portant les stigmates de la dernière guerre et cimetières dont la plupart des tombes portent les dates tragiques.

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Les roses de Sarajevo, traces des impacts d’obus sur le sol remplis d’une résine rouge évoquant une rose, disparaissent peu à peu. Mais, presque dans chaque rue, dans chaque quartier, il y a de petits mémoriaux. J’ai vu régulièrement un homme s’arrêter devant l’un d’eux en fin d’après-midi et se recueillir. Quelle est son histoire ? Qui a-t-il perdu ? Comment vit-il aujourd’hui ? Il y a aussi quelques fois ces graffitis « Never forget Srebrenica » qui rappellent le passé encore récent.

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Sarajevo avance et se reconstruit. En tant que touriste, on peut facilement oublier la guerre si l’on reste uniquement dans le vieux quartier tant celui-ci semble paisible. Mais, elle est bien là, toujours présente, tout autour. Sur les façades, sur les trottoirs, sur les collines, au marché, dans les rues, dans le quotidien aussi. Lors de notre première journée, nous avons participé à un événement organisé par l’ UNHCR pour les enfants et les familles qui attendent toujours de retrouver un logement et/ou de se reconstruire une vie. Presque 20 ans après la fin de la guerre ! Les esprits, les corps, les relations sont marqués d’une manière souvent indélébile. Joël pourra mieux vous en parler que moi. Je n’ai donc pas réussi à marcher dans cette ville sans penser à son passé douloureux. Sans songer à ces tireurs placés dans les tours qui m’entouraient et qui tiraient sur les gens. À ces femmes et à ces hommes qui couraient pour échapper aux balles, qui mettaient leur vie en danger pour aller chercher l’eau essentielle à la vie, qui tentaient de survivre en ayant rien. Du jour au lendemain, la vie à Sarajevo a basculé. Du jour au lendemain… Il est important de rester vigilant et de profiter de chaque instant de paix. Marcher à Sarajevo m’a permis de prendre conscience que rien n’est jamais acquis. Et qu’aujourd’hui, la même histoire se répète ailleurs. La paix est un bien si précieux…

Trois semaines à Sarajevo

Nos bonnes adresses

En trois semaines, nous avons eu le temps de tester quelques restaurants, bars, pâtisseries, boulangeries et salons de thé un peu partout en ville. Je vous livre donc nos adresses préférées. Il faut savoir qu’en Bosnie-Herzégovine il n’est pas encore interdit de fumer à l’intérieur des établissements. Si vous êtes non-fumeur, préférez les terrasses lorsque le temps le permet.

Pour une douceur

Franz & Sophie

Par un après-midi pluvieux, j’avais envie d’aller boire un thé chaud. Un vrai thé ! Un peu à l’écart du cœur historique de la ville, dans une petite rue calme, se trouve ce petit salon de thé accueillant et chaleureux. La porte à peine ouverte on sent déjà l’odeur typique des magasins de thé et le grand sourire d’Anna nous souhaite la bienvenue. Trois tables, des boîtes à thé, des tasses colorées, des étiquettes qui invitent au voyage, une douce atmosphère. Sacha a été bien reçu. Anna a veillé à ce que son thé ne soit pas trop chaud, nous a donné des biscuits et a joué avec lui. Je recommande cet endroit si vous êtes amateur de thé ou si vous voulez vous poser loin de l’agitation touristique. Pour le trouver, laissez-vous guider par les notes de musique. L’académie de musique se trouve juste à l’entrée de la rue !

Salon de thé Franz & Sophie. Trois semaines à Sarajevo

Franz & Sophie – Petrakijina 6 – 71 000 Sarajevo (non-fumeur)

Mrvica Cafe Pekara

Pour déguster un délicieux sandwich au poulet ou encore une excellente pâtisserie à la française tout en sirotant une limonade maison, rien de tel que la pâtisserie-boulangerie Mrvica. Située dans un quartier très calme et tout nouveau de Novo Sarajevo, à 15/20 minutes en tram du centre, cette pâtisserie-restaurant offre un cadre relaxant, loin du tumulte et de la circulation. La terrasse est agréable même si le décor tout autour est très ordinaire et uniforme. Les prix sont un peu plus élevés par rapport aux boulangeries et pâtisseries traditionnelles. Nous y sommes allés plusieurs fois. Nous nous y sentions bien et tout ce que nous avons goûté était bon.

Mrvica – Paromlinska 58h – 71 000 Sarajevo

Slastičarna Palma

Dans le quartier de Grbavica, au pied d’un immeuble défiguré par la guerre, se trouve une excellente pâtisserie, dans un cadre romantique et rafraîchissant. La pâtisserie Palma semble être une véritable institution à Sarajevo. Il paraît que les pâtisseries sont délicieuses. Mais comme il faisait très chaud le jour où nous y sommes allés, nous avons plutôt pris des glaces. Nous avons apprécié l’ambiance et la fontaine qui trône fièrement au milieu de la terrasse. La pâtisserie Palma offre une belle parenthèse, une bulle où l’on se sent bien et où l’on oublie un peu le monde qui nous entoure.

Pâtisserie Palma. Trois semaines à Sarajevo

Slastičarna Palma – Porodice Ribar br.5 – 71 000 Sarajevo

Pour manger

Parmi toutes les adresses que nous avons testé, je partage celles que nous avons le plus appréciées. Vous trouverez de nombreux restaurants dans le cœur historique de la ville, dont le fameux Pod Lipom. Lors de notre première visite à Sarajevo en 2012, nous avions tellement apprécié la cuisine de ce restaurant traditionnel que nous y étions allés deux fois. Cette année, nous n’avons pas été autant enthousiasmés par notre repas. Je vous propose donc trois adresses du quartier dans lequel nous logions. Pas de grands restaurants mais des adresses sympas, bonnes et surtout beaucoup moins chères qu’au centre.

Ćevabdžinica Zmaj

Vous ne pouvez pas aller à Sarajevo sans manger des ćevapi ! Et même s’il y a de très bonnes adresses dans le Baščaršija, Zmaj est une référence dans le domaine. Là-bas, vous y allez pour manger des ćevapi traditionnelles dans un pain pita accompagné d’oignons crus. Un véritable régal ! Et pour un peu de fraîcheur, je vous conseille la salade Zmaj. Le service est rapide. Et la salle et/ou la terrasse toujours pleine(s). Vous pouvez aussi prendre vos ćevapi à emporter. La carte propose d’autres spécialités de grillades que nous n’avons pas testées.

Zmaj – Ulica Azize Šaćirbegović 68A – 71000 Sarajevo

Buregdžinica MM

Juste au coin de la rue, la buregdžinica MM nous rendait la vie bien plus facile quand nous n’avions pas envie de cuisiner. Vous y trouverez, selon vos goûts, bureks (viande), sirnica (fromage), zeljanica (épinards/fromage) ou krompirusa (pommes de terres). Accompagnés ou pas d’un yaourt. C’est bon, c’est copieux et c’est même addictif. Si vous avez envie de manger des pittas (comme ils les appellent ici), je ne pense pas que cette buregdžinica vaille la peine de faire un détour. Mais si vous êtes dans le coin, alors, n’hésitez pas. Toutefois, les sirnica (mes préférés) de MM sont les meilleurs que j’ai mangés parmi les différentes buregdžinice testées.

Buregdžinica MM – Envera Sehovica – 71000 Sarajevo

Havana

Enfin, juste en bas de chez nous, un petit restaurant caché, qui ne paie pas de mine, la pizzeria Havana. A côté d’une large sélection de pizzas, vous trouverez aussi des sandwiches, des plats mexicains et des plats traditionnels bosniens. Ce n’est pas cher du tout, c’est bon et la déco est sympa. Seul bémol : la terrasse est un peu sombre le soir. Une bonne adresse, facilement accessible en tram, pour un resto loin de la foule touristique.

Havana – Malta bb – 71000 Sarajevo

Pour boire un verre

Zuta Tabija

Outre son coup de canon annonçant la rupture du jeûne, la Zuta Tabija offre également un cadre très agréable où prendre un verre au calme, en plein air, avec vue dégagée sur la ville. J’ai trouvé les prix plus élevés qu’à d’autres endroits mais la vue en vaut vraiment la peine et, surtout, ils ne servent que des produits locaux. Les enfants peuvent jouer en toute sécurité (du moins, s’ils ne courent pas sur les murs !). Et l’endroit est parfait pour admirer un coucher de soleil en amoureux ! Lors de la période du ramadan, de nombreuses familles viennent y pique-niquer ou manger une fois le soleil couché.

Zuta Tabija – Jekovac – 71 000 Sarajevo

The Pub

Bar sympa dans le quartier Malta où prendre une bière ou une limonade après le travail. Une terrasse à l’ombre de grands arbres, un service de parking vélo à l’entrée et des concerts.

The Pub – Envera Sehovica 15 – 71 000 Sarajevo

Pour des fruits frais

Marché Markale

Pas très loin de chez Franz & Sophie, il y a le marché Markale où vous pouvez acheter de délicieux fruits et légumes. Un lieu vivant, un lieu tragique, un lieu de mémoire. Pendant le siège de Sarajevo, sur ce marché, où se rassemblaient de nombreux assiégés, deux obus sont tombés, en 1994 et en 1995, provoquant au total près d’une centaine de morts et encore plus de blessés. Rien que pour l’histoire, cela vaut la peine d’aller y faire un tour. Juste en face du marché, il y a une boulangerie (dont j’ai oublié le nom) qui vend les meilleurs kifle de la ville (selon nous).

Marché Markale. Trois semaines à Sarajevo

Ils se situent le long de la rue Mula Mustafe Bašeskije, entre deux arrêts de tram.

Des attentes, une réalité

Dans la liste de mes envies, il y avait « Vivre à Sarajevo pendant un mois». J’y ai passé, au final, trois semaines et je suis heureuse d’avoir pu vivre cette expérience même si elle ne correspondait pas totalement à ce que j’imaginais. Déjà, je n’y suis pas restée un mois. Ensuite, j’aurais aimé prendre des cours de bosnien. Mais, malgré mes recherches et celles de la propriétaire de l’appartement, nous n’en avons pas trouvé en cette fin d’année scolaire. J’ai quand même appris quelques mots nouveaux et ma prononciation s’est améliorée. Par contre, je ne comprends toujours rien et je ne sais pas faire une phrase. Enfin, je pensais aussi rencontrer plus de gens et partager davantage sur la culture et la manière dont ils vivent leur ville, leur pays. Je pensais que j’aurais l’occasion de rencontrer d’autres familles par l’intermédiaire de Sacha. La seule famille avec laquelle j’ai bavardé était italienne. En réalité, j’ai été assez isolée. La barrière linguistique principalement. Peut-être aussi le fait que nous étions dans un appartement. Dans mes rêves, j’imaginais aussi apprendre à cuisiner un plat traditionnel bosnien. Mais là encore, je n’ai pas trouvé le moyen de la réaliser. Malgré ces déconvenues et mon isolement, je me suis à nouveau sentie bien dans cette ville. J’ai aimé la découvrir un peu mieux même s’il reste encore des endroits inconnus. J’ai aimé y vivre et y avoir mes habitudes. Sarajevo n’est pas une jolie ville. C’est vrai. Mais elle a quelque chose d’envoûtant, de particulier, de fort. Sarajevo… Une belle rencontre !

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