2018, une année (presque) sédentaire

par | 22 Jan 2019 | Autour du voyage

Lorsque nous nous sommes installés sur les bords de Meuse en août 2017, je ne pensais pas que j’écrirais mon bilan de l’année 2018 sur ces mêmes bords de Meuse. Et pourtant, 1 an et demi plus tard, je suis toujours à Namur sans même avoir pris le temps de découvrir la région. J’ai bien fait quelques balades et activités dans les environs. Le cœur n’y était pas. Cette année 2018 a été très étrange avec des émotions très partagées. Et puis, elle ne s’est pas du tout déroulée comme je l’avais imaginée. 2018 fut véritablement éprouvante et étouffante. Pleine de déceptions, de désillusions, de tristesse, d’angoisse. Mais avec aussi des moments de grâce, des rêves qui se réalisent, des joies intenses, des jolies rencontres et de beaux voyages. Une année que j’ai plutôt subie, qui m’a ballottée, que j’ai laissée filer en tentant parfois de reprendre le contrôle. Je sors donc de cette année en ne sachant pas si elle fut bonne ou mauvaise. Elle fut, c’est tout. Encore une fois différente de la précédente et, je l’espère, bien différente de la suivante. Toutefois, elle m’aura encore confirmé une chose : vivre sur le fil, jouer à l’équilibriste, accepter l’incertitude pour avancer toujours vers ses rêves.

Nos voyages en 2018

Rejoindre Bodø en train

 

Quel voyage ! Nous poursuivons notre projet d’Errances Ferroviaires initié il y a déjà quelques années lors d’une errance de quelques jours vers Varsovie. Après Varsovie, Sarajevo, Belfast et Syracuse, nous avons pris cette fois la direction du Nord pour rejoindre Bodø en plein hiver… L’idée de ces voyages en train est de partir en bas de chez nous, de rejoindre la gare la plus proche et d’aller jusqu’au bout de la ligne en train (le plus possible). Nous sommes donc partis un petit matin de janvier de Namur pour rejoindre 5 jours plus tard cette jolie ville norvégienne. De là, nous avons continué vers Tromsø en bateau, descendu ensuite vers Narvik en bus et repris le train vers Kiruna en Suède. De la Suède, nous avons poursuivi notre chemin en train jusqu’à Rovaniemi en Finlande où nous attendaient mes parents pour un week-end au pays du Père Noël. Ensuite, nous avons traversé la Finlande en train pour prendre le ferry, traverser la Baltique, passer quelques jours à Stockholm et enfin rentrer à Namur, toujours en train, en s’arrêtant à Copenhague. Un voyage magnifique, sublime, inoubliable dont je vous parlerai bientôt sur le blog. J’ai aimé les lumières de Norvège, j’ai aimé le froid et les paysages enneigés de Suède et de Finlande, j’ai aimé Stockholm… Je suis tombée amoureuse du Nord et je ne pense qu’à y retourner. La Norvège m’obsède. Les vastes étendues de la Laponie aussi. J’ai même songé à reprendre des études de norvégien afin de faire de la traduction et de pouvoir m’y installer quelques temps…

Marcher dans les Cyclades

 

Cela faisait plusieurs années que nous voulions partir randonner dans les Cyclades et l’occasion ne s’était jamais présentée. Nous avions décidé cette année que quoi qu’il arrive nous partirions marcher dans les Cyclades. Nous sommes donc partis en mai en direction de la Grèce sans plan très précis des îles que nous voulions découvrir. J’avais toutefois retiré de ma liste Santorin et Mykonos, les deux îles les plus touristiques des Cyclades. Nous avons donc atterri à Athènes sans savoir quelle serait notre destination finale puisque nous voulions prendre le premier bateau quittant le Pirée. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés pour notre première nuit à Naxos, la plus grande des îles cycladiques. Un enchantement merveilleux ! Nous avons ensuite poursuivi notre voyage vers Amorgos, la plus éloignée des Cyclades, où nous avons fait de merveilleuses randonnées et où j’ai fêté mes 35 ans. Ensuite, nous sommes partis vers Iraklia, une des petites Cyclades, où nous étions les seuls à descendre du ferry sur lequel nous avions été malades et où nous avons passé des journées tranquilles dans notre petit hôtel au bord de la plage. Ensuite, nous avons fait étape à Paros, la déception de ce voyage, que nous avons quitté rapidement pour rejoindre Andros, une île aux airs de Toscane et de jardin d’Éden et qui propose un sentier qui la traverse en 10 jours. C’est l’île sur laquelle nous sommes restés le plus longtemps. Peu de monde, de magnifiques randonnées et des petits coins secrets. Ce voyage a été un enchantement et, comme pour notre voyage nordique, j’ai aimé la lumière de ces îles. J’ai aimé aussi les couleurs, les côtés sauvages de certaines îles, la nourriture, la chaleur… C’était un voyage parfait et, depuis, j’ai bien envie d’y retourner à nouveau… Et parcourir la route d’Andros dans son entièreté.

 

Naxos – Amorgos – Iraklia – Paros – Andros

Photographier les rangers du parc national de la Salonga

 

Ce voyage n’était pas du tout prévu. Nous avons été engagés par le WWF-Allemagne pour suivre le travail et la formation des éco-gardes dans le Parc National de la Salonga en République démocratique du Congo. Une première pour moi dans ce pays qui, a priori, peut faire peur en raison de son instabilité politique et de l’épidémie d’Ebola qui sévit dans certaines régions du pays. La RDC est si immense ! Et chaque région est différente. Nous sommes partis dans le Centre du pays, presque au niveau de l’équateur, dans la deuxième plus grande réserve de forêt tropicale humide de la planète. Le deuxième poumon vert, aussi grand que la Belgique ! Nous n’avons pas été concernés par les épidémies ou par des rébellions. Les gens de cette région vivent isolés et quasiment coupés du reste du pays. La vie y semble si paisible et calme. Ce voyage a été un rêve et une magnifique découverte. Un voyage plein de sens avec un devoir au retour. Le devoir de parler de ce parc, des initiatives prises pour le protéger, protéger ses habitants uniques, les bonobos, du travail de toutes ces personnes et des communautés pour préserver ce bien de l’humanité. Le devoir de témoigner du travail des éco-gardes, de leur engagement, de la difficulté de protéger la forêt sans équipement. Nous avons suivi une partie de leur entraînement en nous levant comme eux à 3h30 du matin jusqu’à l’extinction des feux à 21h. Nous les avons suivis dans la jungle et nous n’avons jamais marché aussi vite avec autant de matériel sur le dos dans un four humide. Mais quelle expérience unique ! Une expérience qui change notre vision du monde.

Quelques jours à Berlin

 

Berlin ! Nous y avions passé quelques heures avant de reprendre le train en direction de Varsovie en 2012 et j’avais beaucoup aimé l’aperçu que j’en avais eu alors. Et puis, profitant de l’occasion que ma mère travaille désormais à Berlin, nous sommes allés lui rendre une petite visite. Nous avons découvert Berlin sous un grand soleil avec mon beau-père à pied, en bus, en métro et en bateau. Nous sommes allés au zoo et à Tempelhofer Feld, nous avons longé le mur et salué Check Point Charlie. Quelle ville ! J’ai aimé y être et j’aimerais beaucoup y retourner. On y sent une belle énergie. Et même si nous n’avons encore aucun voyage prévu cette année, je sens que nous retournerons quelques jours à Berlin.

Et quelques jours dans le Morbihan

Il était prévu que nous fassions ensemble un stage de kayak de mer à Larmor-Plage avec Vincent de Caminokayak. Et puis, je n’ai pas pu car nous n’avions personne pour garder Sacha. Finalement, ça m’a bien arrangé car je n’avais pas trop envie d’apprendre à sortir de mon kayak s’il venait à se retourner. Je suis frileuse, je n’aime pas trop l’eau froide et je n’aime pas non plus me baigner dans la mer. Et j’ai passé 3 belles journées de « vraies » vacances avec Sacha. J’ai même passé un après-midi sur la plage ! Si, si ! Bon, je suis restée habillée et je n’ai pas mis mes pieds dans l’eau ni construit de châteaux de sable. Mais je suis restée sur la plage, j’ai lu, nous avons mangé une glace, j’ai pris des photos, j’ai écouté les bruits autour de moi et j’ai goûté à l’odeur et à l’ambiance des vraies vacances. Sacha, lui, n’est pas resté très longtemps près de moi puisqu’il a vite trouvé des copains, a joué au ballon dans l’eau et a reçu de nombreux goûters. Sinon, nous avons fait une très belle randonnée autour des carrières de kaolin, dans la forêt de Ploemeur et le long de la côte sur le GR34. Et nous avons découvert Lorient, là où on ne peut que rêver de grandes traversées et de tous ces aventuriers des mers. Ces jours de vacances nous ont fait beaucoup de bien. Le calme, la simplicité, la mer, les galettes, le cidre, des balades, ne rien faire… Nous devions y retourner quelques semaines plus tard. Mais, je suis tombée juste au moment de partir et je me suis blessée. Oh rien de grave, mais impossible pour moi de marcher ou de rester assise de longues heures.

Et toujours quelques allers-retours en Alsace

 

Nous sommes allés à deux reprises à Mulhouse. La première fois pour animer un atelier autour du voyage en famille avec Tiphanya au très chouette café Tilvist. Et la deuxième pour une rencontre autour de notre livre Chronique d’un départ à l’excellente librairie 47° Nord. Nous avons également joué les touristes à Strasbourg à deux reprises, une ville que j’aime particulièrement.

Et en Belgique ?

 

Nous n’avons pas beaucoup bougé en Belgique cette année. Nous n’avons pas fait beaucoup de visites ni beaucoup de randonnées autour de chez nous même si nous avons fait une chasse au trésor dans le château de la Belle au Bois Dormant – le château de Vêves, nous avons pédalé sur les Draisines de la Molignée, nous avons fait du canoë sur la Meuse, … Cette année, j’ai décidé de m’accorder plus de temps à la découverte des sites qui nous entourent qui nous entourent. J’ai enfin réussi à prendre trois jours seule cet été pour marcher sur le GR129 qui traverse la Belgique en diagonale. Je suis donc partie de Dinant pour rejoindre Chanly. Il faisait extrêmement chaud à ce moment-là (jusqu’à 34° le dernier jour) et je ne suis pas allée au bout de mon objectif (Redu). Mais l’important, c’est de l’avoir fait et j’en suis très heureuse. J’ai hâte de pouvoir enfin un jour faire ce sentier de randonnée en entier et le sortir de mes obsessions récurrentes.

Des rêves réalisés

 

En 2018, j’ai eu la chance de réaliser plusieurs rêves (dont certains que je ne pensais même pas pouvoir réaliser un jour).

  • J’ai marché dans une jungle tropicale humide en Afrique
  • J’ai volé au-dessus de la forêt tropicale dans un petit avion assise à la place du co-pilote
  • Je suis montée à bord de l’Hurtigruten en Norvège de Bodø à Tromsø
  • J’ai pris le train en Scandinavie sur la ligne la plus au Nord de l’Europe entre Narvik et Luleå
  • J’ai vu un lièvre arctique tout blanc à Kiruna
  • Je suis allée dans les Cyclades
  • Je suis montée au sommet du Mont Zeus à Naxos
  • Je me suis baignée nue sur une plage déserte dans les Cyclades
  • Je suis allée voir le Père Noël à Rovaniemi avec mon fils
  • Une de mes photos a fait la couverture d’un magazine
  • Notre livre se trouve dans une librairie à Paris
  • J’ai été engagée en tant que photographe pour un reportage.

Je peux dire que, malgré toutes les difficultés et les coups durs, cette année 2018 a été une très belle année et je me rends compte de la chance que j’ai.

Et le blog ?

 

J’ai eu une grosse période de doute sur la pérennité du blog. Parfois, j’avais envie de me remettre à écrire et à partager nos aventures. Parfois, je trouvais cela vain et inutile de continuer. D’autres fois, je m’interrogeais sur la pertinence de tenir un blog de voyage alors que tous les voyants climatiques et de la biodiversité sont au rouge. J’ai donc très peu écrit cette année : 7 articles en tout. Manque de motivation. Manque de temps. Beaucoup trop de questionnements et de fatras dans ma tête. Mais, j’ai continué, j’ai pris le temps, je ne me suis pas mis trop de pression. J’ai continué la mise à jour des anciens articles, j’ai créé des pages et je cherche des solutions techniques pour résoudre certains problèmes. Pour 2019, j’ai envie de revenir plus souvent par ici pour partager nos voyages, nos récits et des articles de fond. D’en faire mon espace de liberté pour écrire, réfléchir, sortir ces pensées qui m’habitent. Peu importe qu’elles soient lues ou non. Lancer mes mots comme des bouteilles à la mer. Non pas par désespoir. Mais par envie. Sans attente. Sans espoir. En laissant une trace et la porte ouverte aux rencontres. En 2019, le blog fêtera ses 5 ans d’existence et je souhaite le faire grandir en toute liberté sans préoccupation aucune.

 

Que nous réserve 2019 ?

 

2019 est sous le signe du changement ! L’impermanence est ma permanence. Je m’ennuie vite et j’ai besoin de mouvement. Cette vie quasi sédentaire de cette dernière année m’a épuisée et m’a vidée. Je me suis laissé m’éteindre au fil des mois. Je me suis perdue. Je n’ai pas eu la force de lutter contre l’inertie et le pouvoir de la société de confort. À présent, je ressens comme une urgence au fond de moi. Il me faut vivre. Il nous faudra repartir. Revenir à l’essentiel. Quitter ce monde des fous. Se déconnecter. Se responsabiliser en tant qu’être vivant. Et respecter sa nature profonde. La première moitié de l’année sera donc consacrée à préparer le renouveau. Et recommencer. Encore une fois. Vider, se délester, s’alléger, dématérialiser, économiser et assumer. Ces premiers mois de l’année seront difficiles, statiques et solitaires. Mais l’objectif est en vue. Il n’est pas encore défini sous sa forme finale. Nous avançons pas à pas sans regarder la montagne à gravir. Première étape : se sortir de là où nous nous sommes mis. Deuxième étape : respirer, sentir l’air remplir ses poumons, reprendre des forces, se nourrir du mouvement et passer du temps ensemble afin de pouvoir préparer la troisième étape pour 2020. Aucun voyage n’est donc en vue si ce n’est, éventuellement, quelques jours à Paris en mars à l’occasion du Salon du Survivalisme où Joël présentera son nouveau livre, un guide technique et pratique de secourisme. Peut-être une mission en Afrique de l’Ouest au printemps. Commencer une année en sachant qu’il se peut que je ne bougerai pas en dehors de la Belgique est assez angoissant. J’en profiterai donc pour me motiver à aller voir autour de moi animée par la force du changement à venir. Et puis, et puis, comme chaque année nous réserve son lot de surprises que nous n’avions pas du tout prévues, je suis certaine que 2019 sera dans cette même veine.

 

Je vous souhaite une belle année 2019. Qu’elle soit clémente. Qu’elle soit passionnante. Qu’elle soit en accord avec vos valeurs et votre nature profonde.

 

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