Japonaises. Celles qui éclairent le ciel

Expatriée au Japon pendant dix-huit mois, Florence Plissart est partie à la rencontre des Japonaises avec ses crayons et ses pinceaux comme sésame. Comment mieux découvrir un pays qu’en échangeant avec ses habitants, et quoi de mieux qu’un portrait pour briser la glace lorsqu’on n’a pas les mêmes références culturelles et parfois pas de langue commune ?
Quarante femmes, âgées de 16 à 92 ans, ont posé pour elle dans trois régions du Japon (Hokkaido, Tokyo et l’île d’.Amami). Elles sont étudiante, retraitée, entrepreneure, athlète, infirmière, musicienne, habilleuse de kimono, femme au foyer, chamane… Au fil de ces rencontres tissées de femme à femme, elles partagent chacune une part de leur histoire. Ces visages, ces récits de vie s’entremêlent aux impressions de voyage de l’auteure dans un regard intime, immergé au plus près de l’autre mais aussi dans ce qui nous relie tous.
Chaque portrait est accompagné d’un court texte de présentation en français, anglais et japonais. Un échange détaillé entre l’auteure et son modèle accompagne en outre près de la moitié d’entre eux.
Dans Japonaises. Celles qui éclairent le ciel, chaque visage est un voyage vers l’autre. Chaque histoire honore la force et la beauté des femmes et nous invite à découvrir le Japon depuis l’intérieur, au-delà des clichés. Et chaque rencontre est une étape sur un chemin qui mène aussi vers soi.
Un livre qui dévoile tant les traditions ancestrales du Japon que sa modernité, qui témoigne de la place des femmes à travers des parcours variés, parfois aux marges de cette société. Le livre intègre aussi quelques récits d’étrangères installées durablement au Japon.

Trois questions à l’auteure

Florence Plissart auteure de Japonaises. Celles qui éclairent le ciel aux Editions Partis Pour1/ Florence, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis dessinatrice et passionnée de voyage proche et lointain. Ces dernières années, j’ai eu l’immense chance de vivre 18 mois au Japon et 2 ans à Jérusalem. Je me sers du dessin pour me rapprocher des gens, pour dépasser les différences, les barrières linguistiques et ma timidité. C’est une forme de langage universel qui permet de créer le contact partout. Une façon d’habiter le monde aussi, en témoignant de ce qui me touche…

Sinon, je suis une personne assez émerveillée, qui a tendance à trouver du beau, du positif, du singulier un peu partout. Je ne vis pas pour autant dans un monde de bisounours, mais l’émerveillement représente mon principal moteur. Je me sens très reliée au vivant, je suis toujours émue par le surgissement du monde dans les petites brèches du quotidien. Et je suis quelqu’un qui aime beaucoup écouter, aussi bien les histoires des gens que la musique, les silences, la langue des arbres ou les petits signes de l’invisible… Je trouve que tout ou presque a un chant et c’est une grande source de joie pour moi.

2/ Comment est venue l’idée de t’intéresser aux femmes du Japon ?

En 2018, nous sommes partis vivre avec mon mari à Hokkaido, au nord du Japon. J’avais du temps à consacrer à un projet artistique au long cours, et une envie longtemps repoussée de me lancer dans le portrait, car cette pratique me fascinait autant qu’elle me faisait peur. Un peu instinctivement, j’ai choisi de vivre cette aventure avec des femmes. Je voulais recueillir des visages, mais aussi des histoires : je voyais le portrait comme un point de départ pour échanger autour de nos cultures respectives, mais aussi de nos expériences de vie et de nos aspirations personnelles. Ces portraits ont été mon sésame pour naviguer dans la société japonaise, la découvrir plus en profondeur et finalement y trouver un peu ma place. Ma démarche était plus artistique que sociologique :  je voulais surtout créer une intimité, me glisser un peu dans les yeux et l’expérience de vie d’une femme née dans un monde complètement différent du mien. Petit à petit, j’ai cherché à rendre le résultat polyphonique en conviant des femmes aux âges et aux parcours très variés, dans différentes régions. La vision occidentale du Japon est souvent monolithique et fantasmée, je voulais témoigner aussi de sa diversité.

3/ Qu’est-ce que ce projet t’a apporté en tant qu’artiste et en tant que femme ?

D’un point de vue artistique et personnel, c’était une grande sortie hors de ma zone de confort. J’avais assez peu d’expérience du portrait quand j’ai démarré ; il me semblait que cet art nécessitait un bagage technique et une assurance dans les relations sociales dont je me sentais très dépourvue. C’était aussi la première fois que j’initiais un projet d’aussi longue haleine, une entreprise d’exploration et de patience. Jusque là, j’avais surtout travaillé sur des formes plus traditionnelles du carnet de voyage, avec du dessin rapide entièrement capté dans l’instant et le mouvement. Ce type d’approche demande beaucoup de lâcher-prise et une certaine audace, mais finalement, c’était devenu ma zone de confort. Mes premiers portraits de Japonaises restaient encore dans cet esprit : je croquais les modèles rapidement et de loin car j’étais intimidée, je n’osais pas me tenir sous leur regard et étudier en détails les traits de leur visage. Mais au bout d’un moment, j’ai compris qu’il fallait réduire la distance et j’ai changé ma façon de travailler. Je crois que j’ai commencé à approcher un peu le portrait quand j’ai offert ma fragilité au lieu de chercher à la cadenasser. Ce n’est pas seulement ce qu’on arrive à capter de l’autre qui est important, c’est aussi ce qu’on ose donner de soi. Prendre le temps m’a également conduite à aller plus loin dans les détails et à explorer des techniques nouvelles pour moi, comme le mélange d’aquarelle et de dessin plus minutieux avec des collages ou de la broderie…
En tant que femme, le mot qui me vient à l’esprit est la sororité. Notre rencontre nous a, je pense, chacune éclairée un peu sur nous-mêmes. Cette aventure m’a permis de comprendre comment je me connecte aux autres et de mieux apprécier le côté très “yin” de mon caractère. Chaque participante m’a amené de nouveaux angles de réflexion sur des questions fondamentales, qui sont souvent tombés à pic… Nous n’étions pas aussi différentes que je ne me le figurais et j’ai eu l’impression de prendre ma place dans un cercle. En s’ouvrant à l’altérité, on peut aussi sentir ce qui nous relie… Et puis, j’avais le désir d’honorer notre lumière : qu’est-ce qui fait notre essence, notre beauté, notre étincelle ? Nous étions un peu des miroirs les unes pour les autres, c’est pourquoi j’ai choisi un titre en lien avec Amaterasu, la déesse japonaise du soleil. Selon une légende fondatrice de la mythologie shintô, elle a sorti le monde de l’obscurité en découvrant sa propre lumière dans un miroir. Japonaises est donc un voyage au Japon bien sûr, mais aussi une invitation au voyage intérieur.

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Extraits

Les reproductions

On en parle dans la presse

Rencontre en live avec Florence Plissart à l’occasion de la sortie de son livre sur la page FB Partis Pour Éditions (11/11/2020)
8 cadeaux pour globe-trotters frustrés
dans le journal L’Avenir (8/12/2020)
Dans les coups de cœur de la Province et du Service du livre luxembourgeois dans L’Avenir (9/12/2020)
Dans la Sélection des livres et DVD à glisser sous le sapin du journal Métro (11/12/2020)
Dans la Sélection Livres Cadeaux du journal Le Soir (19 et 20/12/2020)
Article de Florence Plissart dans l’excellente revue Bouts du Monde : « La Maison de tout le monde » (N°45, Automne 2020)
Très belle interview de Florence Plissart dans La Libre Belgique, « Nippones à nu » (24/01/2021)
Podcast « Les Interviews d’Eric Cooper » – « Florence Plissart nous fait découvrir les japonaises » (18/05/2021)
Avis de Sylvie sur le Blog « Voyages au fil des pages » (11/07/2023)

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