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Vers Syracuse. Une errance ferroviaire

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Partir pour une traversée de l’Italie, il semble évident que ça se doit d’être en train. Ne serait-ce que pour le rythme lancinant, pour la vie à bord, pour les étapes.
Une errance en forme d’ode à la dolce vita qui passe par Rome et Naples. Et puis, traverser la Calabre, le détroit de Messine et parvenir enfin à Syracuse. Flâner dans les ruelles d’Ortigia, prolonger l’errance de plusieurs kilomètres vers la baroque Noto et décider d’un arrêt à Catane pour emprunter le tortillard de la Circumetnea et côtoyer le majestueux Etna, à la fois menaçant et envoûtant.
Alors que défilent pianissimo les rails, c’est un monde fait de saveurs, d’odeurs, de couleurs, de rencontres fugaces et d’une langue mélodieuse que cette nouvelle errance ferroviaire nous invite à arpenter.

Joël Schuermans se qualifie comme un explorateur des possibles, un passant existentiel. Fasciné par les vies multiples, il n’a de cesse de chercher à se réinventer en touchant à tout. Plusieurs métiers et plusieurs livres plus tard, il continue d’écrire, photographier, voyager et deviser sans cesse sur de nouvelles vies.

L’ambiance musicale idéale pour embarquer Vers Syracuse proposée par Joël Schuermans.

Extraits

Bouvier a écrit qu’alors qu’on croit faire un voyage, c’est le voyage qui nous fait. Ça n’est peut-être jamais aussi vrai qu’avec l’Italie. L’Italie non pas en tant que pays, entité politique assez récente, mais plutôt comme lieu géographique et comme culture, au sens large. On pense accomplir une traversée de ces lieux, découvrir la manière d’être de femmes et d’hommes qui y cohabitent de génération en génération depuis des millénaires, et, en définitive, si tout cela nous pénètre bel et bien, cela nous transforme aussi durablement.

(…)

Le quartier du Trastevere à Rome est un endroit chaleureux qui exerce un irrémédiable désir d’y retourner sur ceux qui s’y aventurent. Fidèle à ses origines prolétaires centenaires, toutes les strates de la société romaine s’y côtoient et c’est donc une porte d’entrée idéale pour prendre le pouls de la cité antique. À la fois pittoresque et animé mais où, en tant qu’étranger, on ne se sent pas comme un intrus qui n’aurait rien à y faire. Tous les clichés italiens y sont : façades de crépi ocre, authentiques trattorie, Vespa, caffé où les anciens jouent à la scopa, jeunes Romains et Romaines rivalisant d’élégance et sortant le grand jeu pour se charmer, oui tout y est. Dans les ruelles étroites et sinueuses s’enchevêtrent des maisons anciennes aux couleurs pastel. À chaque carrefour, on découvre des détails qui attirent l’œil et des lieux accueillants où l’on a envie de s’attarder : des murs de briques peints et fleuris, des jardins secrets ou encore des places animées où l’on retrouve des musiciens, des artistes, des magiciens, des artisans et surtout des Romains, jeunes et âgés, des couples, des familles, des groupes d’amis. Le soir, le quartier est éclairé par des lampadaires en fer forgé qui le baigne d’une lumière orangée, tandis que les habitants, souvent élégamment vêtus, sortent pour profiter de l’ambiance conviviale et festive ainsi que de la douceur des températures. Les rues s’emplissent alors de conversations, de chansons et de rires d’enfants qui s’amusent dans les cours intérieures jusque tard dans la nuit.

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À Villa San Giovanni, on peut affirmer sans gloriole qu’on est parvenu au bout de l’Italie. Face à cette étroite portion de mer qui nous sépare de la Sicile, le chemin de fer rencontre sa limite physique : l’eau. Branle-bas de combat chez les cheminots calabrais. Dans une effervescence relative, ils détellent la motrice et organisent le convoi. C’est un ballet, plutôt efficace compte tenu de la chaleur et du nombre de wagons, bien orchestré et, en moins d’une demi-heure, l’ensemble de ce qui constituait notre train est entré dans les soutes du Messina, un des ferries de la Rete Ferroviaria Italiana. Même lorsqu’on a déjà beaucoup circulé en train, en voir un s’engouffrer dans les cales d’un bateau est un moment de voyage impressionnant. C’est en même temps stupéfiant et effrayant. L’homme a cette capacité de contourner tant de frontières physiques et géographiques que ça suscite à la fois l’admiration de ce génie, mais également sous un certain angle, la peur. Car comme les enfants, les adultes ont aussi besoin de limites. Elles ramènent au concret, à l’humilité, au respect.

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L’Italie, ce pays unique, est une histoire d’amour passionnée, une histoire de cœur, de goûts et de saveurs, mais c’est surtout une histoire de femmes et d’hommes qui croient dans leurs traditions avec une fierté légitime de qui ils sont.

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