Impressions de Marseille

par | 27 Déc 2014 | France

Marseille ! Julie des Carnets de Traverse, rencontrée à Clermont-Ferrand, m’avait prévenue : « Marseille, tu aimes ou tu détestes ! ». Verdict : j’aime ! Je m’y suis sentie bien. Dépaysée tout en me sentant chez moi. L’ancienne Massalia a quelque chose de particulier, une âme méditerranéenne, une énergie et une atmosphère vibrantes. Marseille m’a marquée et je vous livre ici mes quelques impressions tout en sachant bien que je n’ai pas encore pu touché à l’âme profonde de la cité phocéenne. Pour cela, il me semble qu’il me faudrait y rester et y vivre quelques temps.

Accueil à la Belle de Mai

Escalier Gare Saint-Charles MarseilleMon premier contact avec Marseille s’est fait dans le quartier de la Belle de Mai. Un quartier populaire situé près de la gare Saint-Charles. Ancien quartier ouvrier de la Manufacture des tabacs de Marseille, la friche industrielle abandonnée a été entièrement réhabilitée et redynamisée. Elle accueille désormais les Archives, un pôle média dans les studios duquel est tourné la série « Plus belle la vie » et la Friche de la Belle de Mai, espace des cultures contemporaines et urbaines mais aussi espace de vie pour les habitants du quartier. J’ai aimé cet endroit. J’aime les bâtiments industriels et le street art. Le  contraste entre le froid des bâtiments et l’exploitation qu’en font les artistes qui les rendent vivants. Malheureusement, le lundi, les expositions sont fermées. Le lieu m’inspire et me donne presque envie de m’installer dans ce quartier quelques mois pour découvrir Marseille et participer à l’intense vie culturelle du lieu. Après notre tour dans la Friche, nous avons découvert un lieu surprenant et amusant : le tunnel des Mille Signes. Frédéric Clavère s’est approprié le tunnel Benédit-Jobin en le transformant en une sorte de vitrine de panneaux peints : pictogrammes amusants, codes de signalisation, bande dessinée, mythologie, logos, … Une imagerie qui met de bonne humeur. À chaque passage, une nouvelle découverte.
La Belle de Mai nous mène à la gare Saint-Charles. En sortant de la gare, l’esplanade offre au voyageur qui arrive une magnifique vue sur la ville, laisse deviner la mer et dévoile la Bonne Mère qui veille, là-bas, au loin, sur la cité phocéenne. L’escalier monumental et majestueux qui permet de rejoindre le boulevard d’Athènes qui mène à la Canebière en impose. J’ai eu l’impression de plonger dans une autre époque.

Pour en savoir plus sur la Friche de Mai, vous pouvez consulter leur site très complet.

Un mélange de styles et d’époques

Vue sur le Vieux-Port depuis la place de l'Abbaye Saint-Victor

Je ne peux pas vraiment dire que Marseille soit belle. La ville a pourtant beaucoup de charme. Elle mélange les styles architecturaux et les époques. L’ancien et le nouveau. Le beau et le laid. Une ancienne abbaye du XIVe s. peut côtoyer des demeures du début du XXe s. et autres immeubles modernes. Ou peuvent être associés avec beaucoup de réussite l’architecture totalement contemporaine faite de béton et de verre du MuCEM au fort Saint-Jean construit au XVIIe s. Ou encore les docks du XIXe s. du quartier de la Joliette parfaitement ont été rénovés dans le respect des matériaux et de l’histoire des bâtiments. Les docks s’intègrent à merveille dans ce quartier en plein renouveau urbain. Marseille est faite de contrastes urbanistiques étonnants, qui peuvent sembler incongrus parfois, mais qui au final fonctionnent parfaitement ensemble et lui donnent une identité particulière. Le passant qui flâne dans ses rues et qui laisse son regard fureter va de surprises en surprises. Surprises contemporaines, modernes ou anciennes.

MuCEM et la Major

En plus de cette architecture contrastée, Marseille mixe aussi les cultures. Elle donne même parfois l’impression d’avoir traversé la Méditerranée lorsque l’on se perd, par exemple, dans les ruelles du quartier Belsunce avec ses rues consacrées au commerce du tissu et aux tailleurs, au commerce des chaussures, des épices ou des sacs. Marseille, c’est bien plus que la France, c’est le bassin méditerranéen en miniature. De par son origine, son histoire et sa situation géographique.

Quartier Belsunce

Marseille, là où le street art s’exprime partout

Quartier de la Belle de MaiJ’apprécie particulièrement le street art et sa diversité. Cette utilisation de l’espace urbain pour exprimer un art, une pensée, un message, une colère ou un espoir. Pour sensibiliser les gens. Pour dynamiser la ville et la rendre plus proche, plus ludique. Moins propre, moins coincée, moins guindée. Comme une libération de la parole, du geste et du regard. Goût de l’interdit, de la transgression, goût du risque parfois. Ces graffeurs, ces artistes de rue, ces aventuriers urbains entretiennent cet esprit d’aventure que j’admire tant et le mystère. A Marseille, partout où je suis allée, j’ai vu des graffitis des beaux, comme de moins beaux, avec du sens ou non, provocateurs ou pas… On lève la tête et on découvre parfois une véritable œuvre d’art, parfois un message, parfois juste des couleurs qui égayent le gris de la ville. Au Cours Julien, à la Belle de Mai, à Belsunce… Marseille semble être en plein essor. Un lieu d’expression dynamique pour les graffeurs.

Quelques spécialités marseillaises

Marseille est connue pour la Canebière, sa célèbre artère, ses Navettes, ses savons, ses santons, sa bouillabaisse, son pastis, …
J’ai marché sur la Canebière. Certes, elle descend jusqu’au Vieux-Port, mais je ne lui ai pas trouvé de charme. Rue commerçante par excellence. La foule sur les trottoirs nous empêche de prendre notre temps et d’observer les bâtiments.
Four des Navettes MarseilleJ’ai goûté aux Navettes du Four des Navettes, la plus ancienne boulangerie de Marseille. Fondée en 1781, située juste en face de l’Abbaye Saint-Victor, le Four des Navettes accueille le client gourmand avec une délicieuse odeur de biscuit à la fleur d’oranger qui imprègne longtemps vêtements et cheveux. Je ne connaissais pas du tout ces biscuits assez durs qui sentent si bon. Nous avons déjà mangé notre douzaine de navettes et j’en aurais encore bien mangé quelques-unes. Mon petit plaisir du matin avec une savoureuse tasse de thé à la violette.
J’ai acheté du savon de Marseille, nous avons même visité une savonnerie traditionnelle, et y avons découvert les santons de Marseille à la Foire aux Santons (cf. mon article sur Marseille avec un enfant).
Par contre, nous n’avons pas mangé de bouillabaisse ni bu de pastis. Parce que je ne savais vraiment pas où aller pour manger une bonne bouillabaisse traditionnelle et que je n’aime pas le pastis. Je pensais trouver mon bonheur en allant au Vieux-Port mais aucun restaurant ne me tentait. Trop touristique. Peut-être que je suis passée à côté d’une excellente table. Auriez-vous des adresses à me suggérer pour notre prochaine visite ?

Marseille, la cité vivante

 

Place devant l'Abbaye Saint-Victor. Sur un banc

Marseille se renouvelle, s’agrandit, se modernise, construit son avenir. Marseille revalorise son patrimoine et redynamise les anciens centres industriels. Marseille est une ville en mouvement. C’est aussi des embouteillages, des marchés, du bruit, des pêcheurs sur les quais, des pensionnés sur un banc qui parlent sport et nourrissent les pigeons… Marseille offre également quelques havres de paix dont les îles du Frioul ou la calanque de Sormiou. Il suffit de quelques minutes de bateau pour débarquer sur une île loin de toute agitation urbaine ou de prendre le bus 23 jusqu’à son terminus pour entrer dans la calanque de Sormiou isolée de la frénésie de la ville. L’île de Pomègues, habitée seulement par la colonie de gabians, offre un calme absolu et une véritable plongée dans la nature. Bien que nous y soyons allés un jour de grand vent, nous avons pu apprécier le calme de l’île. Tout comme à Sormiou, l’ambiance ne doit pas du tout être la même en été où marseillais et touristes recherchent un peu de tranquillité et d’air frais dans ces paradis naturels. Plonger dans ces endroits protégés, c’est entrer dans un monde où le temps est suspendu et où la nature est le seul fond sonore.

Calanque de Sormiou

Marseille est pleine de trésors qu’il me tarde de découvrir. De quartiers à explorer. De lieux à ressentir. J’ai aimé Marseille. J’ai été surprise. Je ne me suis jamais sentie mal à l’aise. Et c’est sûr, je reviendrai pour visiter l’Estaque, la Major, le Muséum des Sciences Naturelles, la Cité radieuse, …

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